Au bal, au bal masqué ohé ohé

par | Juil 28, 2020 | On refait le monde | 0 commentaires

Covid-19, le trouble-fête

Ca y est, nous y voilà. Le masque fait partie de notre dressing, a investi nos sacs à mains, nos poches, nos boîtes à gants. Une situation juste invraisemblable il y a encore quelques mois, quand on regardait d’un œil atterré nos petits copains chinois qui en étaient déjà affublés depuis un moment à l’autre bout du globe. Sacré trouble-fête que ce Covid-19. Fallait pas l’inviter aux soirées.

Du coup, je m’interroge : qu’est-ce que ce masque, en-dehors de la distanciation sociale qui nous contraint parfois à privilégier les rencontres par écrans interposés, va générer, émotionnellement parlant ?

Une génération d’hypocondriaques associaux dépressifs ?

Alors oui, on pourrait craindre que le masque fasse de nos enfants une génération d’hypocondriaques associaux futurs dépressifs en puissance. Mais ça, c’est le scénario catastrophe. C’est sûr qu’il va y avoir des répercussions malheureuses, peut-être insidieuses, invisibles, jusqu’à ce que des psychologues ou autres spécialistes ne mettent un mot sur un tout nouveau syndrome, du style « le syndrome de Zorro ».

Ce masque, dont je rêve tant de pouvoir me détacher bientôt, parce que ça donne chaud, parce qu’on ne s’entend pas, parce qu’on a l’air débiles mais surtout, parce qu’il nous vole nos sourires.

Mais voilà, il faut s’adapter, comme toujours, et, nous le faisons relativement bien. La vie reprend son cours. Et plutôt que de sombrer dans le cynisme, la tristesse, la fatalité, je me suis demandé ce que ce masque pouvait apporter de POSITIF.

L’importance du regard

Et c’est en échangeant masquée que je me suis rendue compte d’une chose : l’importance du regard. Privé de plus de la moitié du visage, toutes les émotions doivent à présent passer par les yeux. Et bien, vous me direz ce que vous en pensez mais, pour ma part, je trouve ça fort.

Au départ, j’ai eu très peur de la réaction de ma fille, alors âgée de seulement 6 mois, quand le masque est devenu obligatoire. Et bien, pour elle, c’est quasiment normal et ça ne l’empêche pas de répondre à mes sourires, à ceux de son père et de sa nounou, car tout passe dans le regard.

Ce sont aux yeux aujourd’hui de communiquer, de faire passer les émotions, les sourires, les mécontentements. Et puis ça préserve des mauvaises haleines, ce n’est pas rien, ah ah.

Des Kinder Surprise sur pattes

Plus sérieusement, j’ai la sensation que nous nous dirigeons vers de nouveaux rapports humains, comme des Kinder surprise sur pattes, quelle joie quand je découvre le visage entier des personnes que je n’ai connues que masquées ! On se rend alors compte qu’on avait imaginé un tout autre bas de visage, il y a quelque chose de presque ludique.

Les yeux sont le miroir de l’âme dit-on. Ca prend d’autant plus son sens à présent. On entraîne nos yeux à communiquer davantage. C’est presque poétique.

A défaut de pouvoir nous débarrasser de nos masques pour le moment, profitons-en pour développer notre capacité à regarder, vraiment.

Et puis de toute façon, derrière mon loup, je fais ce qui me plaît, me plaît !

Et vous, comment vivez-vous le port du masque au quotidien ?

Avec un immense sourire,

Emilie

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